Le terme hypnose désigne à la fois des états modifiés de conscience et les pratiques destinées à atteindre et entretenir ces états.
L’état d’hypnose n’est ni de la veille ni du sommeil, c’est juste un état naturel connu de tous où la conscience est élargie, c’est à dire que la perception du réel est modifiée comme quand on est très absorbé par une tâche, un livre ou un film, comme perdu dans ses pensées. Ainsi, la pensée critique et rationnelle, celle qui boucle sans arriver à résoudre (CONCIENT), lâche prise et permet à l’INCONSCIENT (aussi appelé subconscient) d’entrer en action et de mettre en œuvre l'imaginaire, des émotions, des croyances, des valeurs, la mémoire à long terme, bref de tous les ingrédients nécessaires pour avoir une vision plus large que l’on appelle holistique. C’est l’accès a cette vision globale qui permet le changement.
L’hypnose est donc un puissant générateur de changement
Si vous aviez pu résoudre consciemment le problème qui vous préoccupe, ce ne serait plus un problème et donc vous ne seriez probablement pas en train de lire ces lignes…
En effet notre activité mentale est répartie entre le conscient et l’inconscient. Quand ils travaillent en harmonie, tout va bien.
Parfois conscient et inconscient ne travaillent pas efficacement ensemble l’un tournant en rond et empêchant l’autre de s’exprimer.
On peut donc présager que ce qui ne peut être résolu par le conscient à de grandes chances de pouvoir l’être par l’inconscient. L’hypnose permet cet accès à l’inconscient. Seul le patient dénoue ce qu’il a à dénouer, l’hypnothérapeute est le guide qui aide à trouver le chemin des ressources utiles à l’amélioration
Parce que l’hippocampe joue une rôle fondamental dans la gestion de notre vie. C'est une structure cérébrale de petite taille située dans les lobes temporaux du cerveau. Avec les amygdales et l’hypothalamus, il forme le système limbique. Il gére les réponses physiologiques les plus primitives. Il contribue à la consolidation de la mémoire et aux processus d’apprentissage. Il participe à la création et la gestion des états émotionnels. Et donc il crée un lien entre les souvenirs et les émotions. Il régule aussi les mécanismes d’inhibition du comportement. Il joue un rôle fondamental dans le positionnement spatial dans les trois dimensions.
L’hypnose n’est plus un mystère : les neurosciences montrent aujourd’hui qu’il s’agit d’un état de conscience particulier, à la fois profondément calme et intensément actif.
Cet état permet au cerveau de réorganiser ses réseaux internes, favorisant ainsi la guérison, la régulation émotionnelle et le changement durable.
Trois réseaux orchestrent notre vie mentale
Notre cerveau fonctionne comme une symphonie. Trois grands ensembles, appelés « réseaux cérébraux », travaillent en permanence ensemble ou en alternance :
« L’hypnose repose sur la capacité naturelle du cerveau à se reconfigurer pour aller mieux. »
l'hypnose utilise la plasticité cérébrale
On appelle plasticité cérébrale la capacité du cerveau à modifier ses connexions en fonction des expériences.
C’est cette même plasticité qui permet d’apprendre, de guérir ou de se rééduquer après un traumatisme.
L’hypnose exploite cette faculté naturelle en créant un contexte mental favorable à la réorganisation neuronale.
Quelques exemples :
- Douleur et plasticité cérébrale
Des études d’imagerie (Lancet Neurology, 2006 ; Cerebral Cortex, 2017) ont montré qu’en hypnose :
- Anxiété, phobies et plasticité cérébrale
Des chercheurs allemands (Journal of Physiology, 2016) ont montré que chez des personnes souffrant de phobie dentaire sévère, l’hypnose désactive littéralement l’amygdale, centre cérébral de la peur.
Les patients ressentent une réduction nette de l’anxiété, sans médicament ni contrainte.
- Troubles digestifs et plasticité cérébrale
À Göteborg (Alimentary Pharmacology & Therapeutics, 2013), un essai clinique a révélé que l’hypnose réduit la douleur viscérale chez les patients atteints du syndrome de l’intestin irritable, en normalisant l’activité du cerveau face aux signaux douloureux internes.
- Dépression, rumination et plasticité cérébrale
Une étude récente (Frontiers in Psychology, 2024) a comparé l’hypnothérapie à la thérapie cognitive chez des patients dépressifs.
Les deux approches ont été aussi efficaces cliniquement, mais seule l’hypnose a montré une tendance à modifier la connectivité du réseau du mode par défaut, souvent trop actif dans la rumination dépressive.
Le cerveau semble donc apprendre à se désengager des pensées négatives automatiques.
- Fibromyalgie et plasticité cérébrale
En 2024, une équipe italienne (Brain Sciences) a observé chez 13 patientes fibromyalgiques que l’hypnose modifiait les oscillations électriques du cerveau :
les ondes thêta (détente profonde) augmentaient, les connexions frontales (liées à la vigilance douloureuse) diminuaient.
Les patientes rapportaient une réduction significative de la douleur.
Plus simplement l'hypnose donne bénéfices observables et durables
Les effets mesurés de l’hypnose sur le cerveau se traduisent concrètement par :
Autrement dit, l’hypnose n’agit pas en “détournant” l’attention : elle enseigne au cerveau à fonctionner différemment, de manière plus fluide, plus ajustée et plus apaisée.
« L’hypnose est une expérience active de plasticité cérébrale et émotionnelle. »
En résumé
Les neurosciences confirment aujourd’hui ce que les praticiens observent depuis longtemps :
l’hypnose permet au cerveau de retrouver son équilibre naturel, en harmonisant les trois grands réseaux qui orchestrent notre conscience.
Chaque séance favorise un apprentissage neuronal durable, ouvrant la voie à une santé mentale et physique plus intégrée.
Références principales (accessibles au grand public) :